Cours de Métamorphose, 5ème et 6ème année [MAI 1995, ANNEE PRECEDENTE]

Crabbe

Ne sachant trop s'il est soulagé que le pr. Black s'intéresse de nouveau à lui, Crabbe se contente de lui rendre son regard (en bien plus malheureux). Constatant que l'autre semble attendre quelque chose, il décide de se montrer plus explicite.

"J'ai une question."

Sirius réprima difficilement son envie de renvoyer une réplique cinglante. Quelle surprise, Crabbe ne se retrouvait pas devant lui que pour admirer son charisme épatant et en prendre de la graine !
Il se contenta donc d'un sourire marquant un rien l'ironie de ses pensées et l'encouragea :

Je vous écoute, Crabbe.

Crabbe

Un instant déstabilisé par la trouble impression d'être pour la première fois face à plus lent que lui, garde une seconde son air surpris puis tend un gros doigt vers sa zone sub-nasale:

"Ben... la mouch- la moustache."

Réalise que sa phrase n'est pas très interrogative, et reformule pour plus de clarté (on sait jamais, la situation semble le justifier):

"...on peut l'enlever maintenant?"

L'espoir perce au travers des minuscules yeux porcins.

Sirius le considéra avec un faux intérêt qui ne faisait que l'emplir d'une profonde envie de rire. Cependant, il se contenta de garder son sérieux et de répondre avec une empathie feinte face à la douleur évidente du jeune quartier de viande.

L'air ennuyé, croisant les mains :

J'ai bien peur qu'il faille vous en débarrasser vous-même, mon cher. En vous rasant par exemple...

Il plissa la bouche, l'air concerné.

Crabbe

Se raser??...

"...Avec... avec un rasoir et tout?"

Un cas de... figure encore jamais rencontré. Fort heureusement (ou pas), se retrouver confronté des problèmes nouveaux et complexes est en fin de compte assez habituel chez un être à la capacité de non-imagination (et même d'oubli) aussi considérable. Avec le temps, des schémas nerveux de réponse polyvalente se mettent place pour pallier à de tels cas:

"...bon."

Reprenant son (in)expression habituelle, s'apprête à quitter enfin la salle.
Sans rendre le moindre devoir, d'ailleurs.

Une fois au dehors de la salle de cours, jette un coup d'oeil en arrière pour voir Crabbe aux prises du professeur. On ne pouvait pas dire que la situation se présentait bien, et, quelque part, ça l'ennuyait. Mais à dire vrai, ce n'était pas vraiment pour elle que ça l'ennuyait, mais pour Draco, et étant donné qu'elle n'avait jamais compris pourquoi Draco accordait de l'attention à cet idiot, sur le moment, elle ne trouva pas ce qui n'allait pas, et encore moins comment réagir.
Avec un haussement d'épaule et une moue désabusée, Noa manqua se contenter de tourner les talons et de s'en aller vers l'infirmerie dans l'espoir de retrouver Draco. Puis, au dernier moment, elle se tint près du chambranle de la porte, impatiente rien qu'à la vue de Crabbe hésitant entre partir et rester.

Crabbe!

Face au semi vide intersidéral, Sirius se contenta de hocher la tête.

Vous verrez, c'est une très bonne technique en général. Mais si vous êtes confronté à un problème, vous pourrez toujours aller voir Mme Pomfresh ou moi.

Il se leva après avoir récupéré un autre devoir. Il voyait Neville trainer dans un coin de la classe. Donnant congés au Serpentard :

Bonne journée, Crabbe.

L'air à moitié d'une furie tant elle se déplace vivement dans le dos de Crabbe et avec un air pas commode (c'est que çà lui plait pas trop d'être ignorée de la sorte...), vient donner une pichenette à l'oreille droite du garçon, puis se faufile sur sa gauche comme elle en a l'habitude avec ces deux gros balourds.
C'était bien la première fois qu'elle se risquait à en approcher un des deux en l'absence de Draco, mais à journée exceptionnelle, mesures exceptionnelles!
Une fois la petite blague effectuée, elle se permit un petit rire taquin alors qu'elle se trouve sur la gauche de Crabbe, comme si elle marchait à ses côtés depuis le début.
Elle avait quelque chose à dire, mais il faudrait, pour cela, que crabbe se soit remis de son entrée en matière...

(si ça te dérange pas, je me suis dit que Naomah était un peu comme un moustique désagréable pour Crabbe et Goyle en présence de Draco. ne pouvant pas faire grand chose de plus, et ayant trop peur de s'approcher pour de bon, elle les persécute à coup de remarques mesquines et de petites attaques sans véritables conséquences, ou juste assez pour asticoter et que Draco doive leur dire de la laisser tranquille - bref, tu vois le genre...)

(alors là, pas de problème. Comme tu as pu voir dans le post précédent, je pars du principe que de leur côté, du fait des interdictions posées par Draco mais aussi du caractère déstabilisant de Naomah, les deux nobels étaient trop mal à l'aise vis-à-vis d'elle pour facilement oser l'embêter. Oui, bon, à moins d'être vraiment trop emm-...moustiqués, bien sûr! Mais j'imagine qu'elle et Draco savent totalement gérer la situation.)

Crabbe

Sursaute alors qu'une sorte d'insecte téméraire et un peu lourd semble entrer en collision avec son oreille droite. Pivotant sur lui-même pour scruter la zone d'espace située de ce côté-ci de sa (considérable) personne, il savoure l'idée de taper sur quelque chose de petit - juste ce qu'il faut à ses nerfs ébranlés. Trop de temps sans utiliser ses poings, c'est pas sain, il le voit bien.
L'insecte, par contre, il ne le voit pas.
Mais il l'ented soudain bourdonner de l'autre côté de lui - non, ricaner! Se retournant d'un coup, les sourcils froncés, il prépare un poing à tout hasard.

Si c'est cette sale mouche qui est venue se fiche de moi maintenant qu'on lui a enlevé ses moustaches à elle, moi je-

Mais il n'en est rien. Escamotant rapidement son poing, Crabbe marmonne une obscure salutation à Naomah, rentrant un peu la tête dans les épaules dans l'espoir vain de rendre son nouvel ornement capillaire un peu moins remarquable.

...C'était elle, mon oreille?... Mais... comment elle a fait?

Voyant la réaction de Crabbe, Naomah eut un moment de recule. S'apprêtait-il vraiment à user de ses poings?! Voyant que l'envie était rapidement passée, mais s'inquiétant toujours un peu, elle garda le silence un instant.
Brrr... Effrayant...
Mieux valait faire comme si rien ne s'était passé.

Ce Black est définitivement un clown.

Désigne la moustache de Crabbe.

Que t'a-il dit de faire avec ça?

Crabbe

Toujours aussi mal à l'aise en ce qui concerne sa pilosité subnasale, louche sur le doigt pointé de Naomah puis détourne un peu la tête.

"Il a dit que je dois me raser."

Après un instant de silence méditatif, enfonce énergiquement ses grosses pattes dans ses poches d'un air boudeur:

"Ca fait moldu, de se raser, je trouve. Moi, comme clown, eh ben il me fait pas rigoler." X(

Ha!

Elle tenait la preuve.

Se raser...

N'en peut plus de l'incompétence de cet homme.

ridicule!

Quant à la réaction de Crabbe, mieux valait ne pas y penser, ça ne servait à rien.
Se place tout à coup devant Crabbe, sous son nez pour être exacte, puis sort sa baguette

Je connais une façon bien plus efficace de t'en débarrasser.

De sa main libre, attrape le visage de Crabbe en plantant ses doigts, comme s'ils formaient une pince géante, dans ses joues. Elle était un peu trop petite pour procéder convenablement, ainsi le tira-t-elle un peu vers le bas pour qu'il lui présente son visage de plus près.

Crabbe

Pris au dépourvu par un type de situation qui - il faut bien le dire - ne lui arrive pas si souvent, les yeux écarquillés et la voix étouffée par ses propres joues qu'on attrappe, tente d'avancer l'argument paniqué que

"Hmmmmf!!"

Hélas aucun traducteur averti n'est présent pour faire connaître à Naomah le doute ainsi exprimé, ni la suggestion de s'en remettre éventuellement à Pomfresh, tous deux contenus dans cette onomatopée.
Et puis même avec la liberté de parler clairement, après tout, on peut douter que Crabbe autait eu le temps d'exprimer un concept aussi complexe avant l'inévitable suite des évènements.

(ho la vache!)

Crabbe

"mmMMWAAAAAH!!!"

Se plaque les deux mains sous le nez et recule d'un pas ou deux sous la surprise.
Après un instant, les yeux plus mouillés et plus roses qu'à leur habitude, se ravance un peu, fixant Naomah d'un air hébété (plus qu'à la normale je veux dire) en semblant chercher ses mots.
Finalement, le front plissé:

"...tu sais... j'ai très, très envie de te taper dessus - mais on doit pas. Alors je te dis juste merci. C'est plus joli maintenant, mais ça fait mal, hein."

Surprise que le garçon crie ainsi (après tout, elle n'avait jamais crié elle-même lors d'une épilation, et Crabbe était censé être plus costaud que ça quand même!), Naomah manqua en faire un arrêt du coeur. Baguette levée et en attitude défensive, elle l'observa retenir une larmichette, se rendant compte, brutalement, qu'il était humain, comme tout le monde. Que c'était touchant...
Enfin, jusqu'à ce que le "j'ai très envie de ta taper dessus" vienne lui ficher la chair de poule et diminuer d'un cran son niveau d'empathie.
Hâtivement, elle se força à imposer son autorité, juste au cas où.

Pour que ce soit efficace, il fallait que ça fasse mal. Au moins, maintenant, tu peux te rendre à l'infirmerie et te présenter devant Draco sans honte.

S'étant quelque peu reprise entre temps, elle jeta un coup d'oeil en coin à Crabbe avant de reprendre sa route vers l'infirmerie.

Il va falloir travailler sur cette façon de régler tous tes problèmes en tapant dessus... Il y a d'autres façons de faire, tu sais.

Crabbe

"Ouais... Draco. Ouais. T'as raison."

Reprend pesamment sa route vers l'infirmerie, et rattrappe en quelques enjambées le trottinement de Naomah.

Il va falloir travailler sur cette façon de régler tous tes problèmes en tapant dessus... Il y a d'autres façons de faire, tu sais.

Toujours en train de se frotter machinalementle dessous du nez (qui pour être glabre, n'en est pas moins voyant avec la nouvelle couleur rose vif qu'il arbore), hausse ses larges et épaisses épaules:

"Ah non. Draco trouve que c'est très bien de taper. Il nous envoit très souvent taper des gens, c'est chouette." Sourit béatement: "C'est un vrai copain."
...
"J'espère qu'il va bien, quand même."

En viendrait presque à trouver Crabbe "chou" s'il n'avait pas la capacité de destruction (et de réflexion...) d'une missile nucléaire.

Affirme, plus pour rétablir la vérité que pour rassurer le malabar.

Draco va bien.

puis enchaine sur le sujet qui l'intéresse, l'air d'un basset ayant flairé une piste.

Si je te pince les côtes, tu vas me frapper?

Crabbe

Hausse les épaules, devant l'évidence même.

"Ah bah oui, forcément."

Renifle bruyament, prend un air docte, levant un index.

"Mais je demanderais l'autorisation d'abord. Pasque toi, c'est spécial. Dis..." regard mi-inquiet mi-ennuyé mi-étonné (c'est possible quand on n'est pas fort en maths) à Naomah "...tu vas vraiment me pincer?"

Étonnant comme le raisonnement de Crabbe pouvait être court quand il menait au résultat "taper". Peut-être même, dans le but de réduire le temps de réflexion, son organisme s'était-il adapté pour ne présenter que cette unique choix parmi le panel de réactions possibles. Un seul réseau neural, pour une seule réaction à la limite du réflexe. impressionnant.
Parce qu'il fallait l'avouer, moins on avait le choix, plus il était facile et rapide de réagir. Peut-être Crabbe l'avait-il compris, quelque part.

La petite nuance apportée fit sourire Noa. S'il devait demander l'autorisation, voila qui risquait de fortement perturber le garçon, voir même de le mener à la limite de la rupture intellectuel pour cause de surchauffe.

Oui, je vais vraiment te pince. Bientôt.

Insistant sur chacun des mots pour être sure qu'il soit attentif et qu'il comprenne bien ce qu'elle lui disait:

Par contre, au lieu de me taper dessus - ce que personne ne veut, et surtout par Draco - tu vas me demander pourquoi je t'ai pincé. Compris?

Crabbe

Déjà dangereusement proche de la susdite "rupture intellectuelle", interromp momentanément la gestion du système-jambes pour éviter l'overclocking. Dévisage Naomah d'un air totalement perdu et toujours vaguement inquiet - pas tant à cause de l'éventualité de se faire pincer que du fait de la situation elle-même, de plus en plus complexe et impliquant de toutes façons un élément dont la simple présence est perturbante - miss Prewett.

"Mais... m-mais heu... tu... pourquoi?"