Sunny day [I. n°1 - E. n°1 / PV Mike et Nath]

Autorisée à agir comme il lui plaisait, Naomah sembla totalement libérée de toute entrave. C'est avec élégance et naturel qu'elle rangea sa baguette sur le côté de sa robe et s'approcha de Miss Compton. Un instant, elle se concentra pour vaincre une attache réclacitrante, puis revint sur son interlocuteur, choisissant avec soin ses mots.

Il ne semble obéir à rien ni personne.

Et Noa semblait être la première surprise que ce soit possible.

Pense-t-il qu'on le laissera vraiment faire ce qu'il avance?

Elle considéra la question avec intérêt et décida d'y répondre à mi-chemin entre officiel et officieux.

Il l'espère en tout cas, même s'il a conscience de ses limites. Le temps est un atout majeur comme un ennemi pour lui. Le monde qu'il envisage ne peut se construire en un jour, mais si les sorciers lui apportent leur confiance, je n'ai doute qu'il saura leur montrer qu'ils ont raison.

Noa réflechit un instant à la valeur de cette réponse, puis, la jugeant presque acceptable, elle hocha la tête.

Voila qui se tient. Je suppose qu'il ne me restera, comme pour tout le monde, qu'à attendre et à voir.

Petit sourire de conclusion, puis légère hésitation avant de se lancer à nouveau.

Je n'ai pas particulièrement aimé le petit épisode au stand, mais il me semble que Monsieur Barker est un individu intéressant. Je suis curieuse de découvrir la suite.

Décidant de garder ses questionnements pour elle, Noa secoua légèrement la tête, un peu déçue tout de même de devoir abandonner le morceau.

C'est aimable de votre part d'avoir pris le temps de...

A la recherche de la bonne formulation, elle désigna l'endroit

De passer.

Fichue éducation qui la contraignait à la bienséance. Etre une sale gosse avait ses avantages.

Hécate redressa le visage, la fierté perçant dans ses yeux alors qu'elle parlait du Ministre :

Nathaniel Barker est un être qui ne manquera pas de surprendre, c'est indéniable. Il est en effet une personne on ne peut plus intéressante.

On pouvait sentir à cet instant la loyauté qu'elle lui portait et la satisfaction qu'elle ressentait à travailler à ses côtés.
Un brin défiante :

Est-ce là la seule question que vous me poserez ? Je croyais vous avoir entendu faire l'usage du pluriel.
Ou est-ce ma réponse qui vous enlève toute curiosité ?

Elle pencha légèrement le visage, adoptant une mimique au préalable utilisée par Naomah. Son expression se fit presque coquine, comme si une rivalité secrète commençait à se révéler par ce petit jeu.

Parfaitement surprise par la question, Noamah chercha quoi répondre, et rien ne lui vint de plus que:

Ce sera un oui, puis un non.

Le plus sincèrement du monde

Vous m'avez en quelque sorte apporté l'unique réponse que j'attendais.

Et dans ce cas, il n'y avait pas lieu de chercher plus loin. Pour l'instant du moins; il lui fallait attendre d'autres éléments d'interrogation avant de retrouver toute sa curiosité.

Mais ça doit pouvoir se trouver si vous le souhaitez.

Cette fois-ci, sa réponse était un peu moins innocente.

Vous couchez avec lui?

A dire vrai, elle s'en fichait, mais l'idée de poser cette question l'avait amusé sur le moment. D'ailleurs, elle un rit un instant avant de retrouver l'immobilité, l'air de celle qui attend le verdicte.
Un peu honteuse d'avoir avancée une telle remarque:

Il n'a vraiment rien des politiciens que j'ai pu rencontrer jusqu'à aujourd'hui.

A la question, Miss Compton recula légèrement le visage alors que ses yeux s'ouvraient en considérant la jeune fille d'une manière nouvelle. Elle comprenait, à présent, et elle trouvait l'audace intéressante.
Son visage reflétait un simple amusement, bien qu'une lueur plus intense nourrisse son regard.

Ne parlez pas de ce que vous ne pouvez pas comprendre.

Un peu piquée par la remarque, Noa recula vers ses cartons, baguette dégaignée à nouveau pour reprendre sa tâche.

Au contraire.

Elle n'avait pas le courage de tenir tête pour de bon à la jeune femme, mais au moins lui ferait-elle par du fond de sa pensée.

Où est l'intérêt de ne parler que de ce qu'on peut comprendre?

Un sourire bonhomme aux lèvres avant de reprendre sa tâche:

De même, quels risques peut-il bien y avoir à parler de ce qu'on ne peut pas comprendre?

Vous froisser? Passer pour une idiote?

Toujours au dessus de son carton, elle écarta les bras, l'air interrogative et amusée. Clairement, ça ne lui faisait ni chaud ni froid.

Elle la suivit du regard avec attention.

Par exemple, oui. Ou bien encore mettre les pieds sur un terrain dangereux, inconnu, dans lequel on risque de se perdre.

Son ton se faisait plus dur, plus tranchant, malgré la douceur de sa voix.

Essayer de comprendre est une chose, provoquer en est une autre, Miss Prewett. Vous vous permettez des choses que la maturité ne vous a pas encore appris à taire, aussi, il est sans doute plus facile de vous excuser pour la plupart des gens.

Venant se placer dans le champ de vision de la jeune fille :

Ce n'est pas mon cas. Rien n'est gratuit dans mon monde.

Le visage légèrement baissé, elle fixa Naomah d'un regard pénétrant, reflet d'une certaine malveillance.

Dites-moi, Miss, que chercher vous à me prouver par cette attitude ? Ou à vous prouver ?

Son aura se faisait lentement dangereuse, promesse d'une menace qu'il valait mieux éviter.

Avec ce fameux "miss prewett", on pouvait dire que Compton avait gagné le gros lot. Cette fois-ci, Noa n'était plus à la recherche d'un moyen de s'amuser un peu plus, mais bien de mettre fin à l'entretien.

Vous avez sans doute des règles très complexes à respecter...

Petit sourire compassé avant de reprendre sa tâche.

Je me réjouis de ne pas faire partie de votre monde.

Quant à avoir quoi que ce soit à prouver... Naomah ne s'aventurerait pas dans cette voie. Elle avait sans aucun doute beaucoup de choses à prouver, mais pas pour l'instant. Elle s'était juste montrée un peu trop curieuse.
Avec une petite moue, Naomah retint la remarque qui lui venait, puis, n'y parvenant que difficilement, elle se mit à rire un instant. Pour que cette femme en fasse toute une histoire, il fallait que la sexualité du ministre soit un sujet top secret de niveau 5 du département des mystères, au moins...
Aussi compatissante que possible une fois un semblant de sérieux retrouvé:

Vous feriez mieux de disposer, Miss Compton; ou vous risqueriez de vous facher pour de bon. Je crains que mes pensées ne soient hors de contrôle et que je n'ai aucune envie de les réprimer.

Cette idée aussi l'amusait beaucoup à dire vrai, et c'est en tentant de garder son sérieux qu'elle regardait Miss Compton.

Je dois avoir à coeur d'être une libre penseuse.

Voila qui devrait la contenter et qui n'était surement pas faux.

Hécate éclata d'un rire froid puis considéra la jeune fille avec amusement. Elle répliqua d'un ton badin :

Une libre penseuse est-elle synonyme d'arrogance selon vous ? Je crains que vous mépreniez sur la bienséance et si, pour certains cela peut passer pour du piquant, je ne vois là que de la bêtise.
Surtout lorsque vous avez en face de vous la compagne d'un nouveau Ministre qui, de toute évidence, ne partage pas les valeurs de Voldemort ni de votre famille, Naomah Prewett.

Jamais la femme n'oubliait un nom ni un visage. C'était là l'une des caractéristiques de sa condition.
Elle sourit, l'air aussi innocente qu'elle était en fait coupable.

Je vous souhaite une bonne journée.

Elle tourna le dos et alors qu'elle faisait quelques pas, ajouta assez fort pour être entendue :

Nous nous reverrons bientôt, sans doute.

L'air plus étonnée que blessée, Noamah l'écouta tout du long de sa petite tirade, l'air très attentive et ayant interrompu son activité.
Etrange tout ce que cette femme se permettait de dire alors même qu'elle ne connaissait pas Naomah. Un instant, le jeune fille s'en inquiéta, se demandant si elle était vraiment pleine d'arrogance, puis, sa famille fut citée.
Alors, elle se contenta de laisser filer, se disant que tout le monde avait le droit de se tromper, et que de toute façon ça ne la concernait plus.

Rien ne semblait plus pouvoir la toucher. Sur ce genre d'aspect du moins, comme si elle vivait véritablement dans une bulle.
L'ayant mauvaise, elle s'autorisa tout de même à aller plus loin, pensant sérieusement que cette Miss Compton était celle qui abusait de son rang.

Sans doute plus tôt que vous ne le croyez...

Avec tout ça, il suffirait sans aucun doute que le Ministre attrape un rhume pour qu'on la juge coupable et qu'elle se retrouve dans un cachot, torturée jusqu'à ce que mort s'en suive.

Une fois ses paquets terminés et la scène venant de se jouer mise de côté, Noa se rendit auprès de la responsable du stand. D'un sourire discret, cette dernière l'invita à s'asseoir près d'elle le temps qu'elle finisse sa propre tâche.

Cette femme, avec laquelle Noa s'était toujours entendue était la mère d'un ami. D'une famille noble, ça ne l'empêchait pas de s'adonner à une passion secrête et de s'en servir si ce n'est comme revenu, au moins comme occupation et moyen de rencontrer du monde.
Voila une démarche qui plaisait à Noa et à laquelle elle s'était empressée d'adhérer.

- Alors, ce premier jour?

Naomah avait certe été une piètre vendeuse, se contentant de discuter avec les clients et de ranger quelques trucs sans la moindre efficacité, la femme ne semblait pas lui en vouloir. Quant à Noa, elle n'était même pas consciente d'être une piètre vendeuse. Aussi répondit-elle:

- Je sens que je suis faite pour ça!

Ce qui ne manqua pas de faire rire sa patronne.
Quelques minutes, elles discutèrent de choses et d'autres, jusqu'à ce que l'appel de la nature soit le plus fort.

- Je vais faire un tour aux forum, informa Noa en se levant.
- Tu ne seras jamais une simple vendeuse...

Serena reprenait une ancienne conversation qu'elles avaient eu, au sujet de l'avenir de Noa. Et elle disait tellement vrai... Même si passer la journée au stand l'avait amusé, et qu'elle aimait à s'imaginer indépendante et propriétaire de sa petite boutique de bijoux, ça ne lui conviendrait certainement pas. Elle était bien trop intéressée par d'autres choses. Là où se rendait son monde, par exemple.

Avec un petit sourire d'excuses, Noa s'éloigna, puis haussa les épaules mystérieusement. On verrait bien, de toute façon. Pour l'instant, elle voulait savoir quel genre de choses allaient se dire dans ces forums citoyens organisés. C'était de la curiosité de sa part, rien de plus. C'est ainsi que, coupant à travers champ, elle se rendit jusqu'à la grille de Poudlard.
Le forum se tenait sur la pelouse de Poudlard. Elle n'aurait sans doute aucun mal à le trouver.

Mike avait terminé l'interview du ministre, et enchaîner sur d'autres inerviews de rue était par bien des aspects trop démoralisant.

Bon, l'interview du ministre avait été sympathique, mais n'avait pas atteint le grandiose étoilé qu'il attendait. Un peu désabusé Mike se promena donc de stand en stand et alla enfin jeter un coup d'oeil au stand chamanique.
Il semblerait que le jeune garçon qui tenait le stand n'en savait pas énormément. Il essayait de faire de son mieux pour expliquer les techniques de guérison, comment les chamans étaient souvent accompagnés d'esprit d'animaux morts, et discutaient avec eux. Ce que personne n'avait jamais réussi à reproduire jusqu'à maintenant, seuls les fantômes de sorcier étant visible par la population.

On racontait également que les premiers animagus étaient des chamans. cependant les légendes parlaient d'animagus en animaux magiques et il avait été prouvé assez récemment que cela était impossible.
Mike s'en souvenait bien, sa mère en avait été toute excitée et avait suivi plusieurs colloques pour l'occasion.

Bref, le stand était intéressant, mais il n'y appris rien de plus que ce qu'il aurait pu y trouver dans un livre. Dommage qu'il ait loupé la théorie pratique.

Il se promena donc dans la foule. Rencontra Pierre, Paul et Jacques et discuta avec des malheurs de la petite sarah, une première année de poufsouffle qui avait été retrouvée à laver les toilettes de Mimi Geignarde. Elle se serait vantée à des gryffondors d'être une princesse dans le monde moldu. Ceux-ci en avaient eu marre de ses badinages. Il les comprenait. Il avait encore beaucoup de temps avant le discours du ministre, aussi prit-il tranquillement le chemin de Poudlard, espérant faire une petite sieste, et peut-être se procurer une petite place.

[ce ne serait pas plus pratique au discours au terrain de quidditch ?]

(Qu'est-ce que ça change? Si on rend le rassemblement plus gros, ça ne sera pas forcément plus intéressant pour nous. Dans un forum, tout le monde est à égalité... Bref, c'est pas un meeting de l'UMP ou ché pas quoi.)

Après avoir trainé entre les arbres, hors des sentiers battus et loin des éventuels anciens camarades de serpentard, Noa s'était rapproché des festivités. De loin, elle avait regardé des enfants jouer et leurs parents discuter autour d'une crêpe ou d'un verre. Très vite, elle avait été tenté par les jeux d'eau, n'aspirant qu'à être rafraichie un petit peu. D'ailleurs, elle avait fini par se laisser tenter par le labyrinthe d'eau et se trouvait maintenant aussi mouillée qu'une plante verte un soir d'arrosage. Un coup de baguette aurait redonné une allure convenable à sa tenue, mais elle aurait aussitot perdu tout l'intérêt de la chose, aussi se promenait-elle maintenant à moitié dégoulinante et les cheveux plaqués sur la tête.
Ne parlant à personne, fantome blanc au coeur de la foule, elle finit par se glisser à l'arrière du grand forum.
Le sujet abordé y était sérieux, et la foule attentive. Du moins, pour la plus part.

"Origines et avenir du grand secret du monde magique"

Tout un programme...

Encore sous le couvert des arbres, Naomah n'entendait qu'à demi-mot ce qui se disait, mais elle voyait d'ors et déjà que deux hommes débattaient, l'un sur l'estrade, et l'autre dans les premiers rangs.
Un instant, elle resta là, puis la curiosité allant, elle s'avança encore un peu, jusqu'à s'asseoir prudemment sur une chaise libre.

(bien sur, tu m'arrêtes quand tu veux. Je suis exprès allée un peu loin histoire de multiplier les occasions de se croiser)

les stands et les jeux défilaient sous son nez. Excessivement bien arrangés finalement, avec un petit aspect parc d'attraction pour les plus jeunes, de nouvelles cultures qui attiraient les plus âgés, et les aspects politiques etc. pour les plus vieux.
Cela lui rappelait un peu ce musée d'histoire naturelle où il était allé avec ses parents quand il était petit. Il avait alors eu comme chaque enfant sa période dinosaure.
De même, il était sûr qu'un nombre illimité de jeunes auraient leur période égyptienne, massaiiste, etc.

Tant qu'ils n'ont pas leur période aztèque et qu'il ne mange pas le coeur de leurs ennemis pour gagner leurs pouvoirs magiques, cela irait. Espérons d'ailleurs que personne ne redécouvre cette formule qui avait permis à Tiyapen de gouverner toute l'Amérique du Sud, avant de mourir. Mike était persuadé que ce genre de processus ne gênerait pas Voldemort.

Son regard se porta sur une fille, de blanc vêtu, et toute détrempée. Il pensa d'abord à une première année qui ne savait pas sécher ses vêtements mais se rendit compte qu'il s'agissait de Naomah.
Avait-elle perdu sa baguette ? non, elle serait plus paniquée. L'idée même d'être sans baguette était effrayant pour ces sangs-purs et fiers de l'être. Il la suivit donc, un peu machinalement, pas mal intrigué tout de même.

Etait-ce son tête à tête avec le ministre qui lui avait fait tourner la tête ?

Le forum battait son plein, et les discours étaient assez civilisés.

Monsieur, suite à votre brillant débat sur la nature du secret, ses effets pervers en société et le rapprochement pour le moins étonnant que vous en faites avec les relations moldus / sorcier, j'aurais 2 questions chacun comportant 3 ou 4 sous-questions.
Quand Hyctalasme le premier, roi de france en 1493 choisit d'user de ses pouvoirs magiques pour supprimer de la mémoire des gens jusqu'à son existence, ne pensez-vous pas que...

S'approchant de Naomah, s'assoit à côté d'elle et l'avertit :

Salut. T'as une goutte d'eau sur la joue.

A la remarque, elle regarda qui en était l'auteur, n'ayant pas tout de suite percutée ce qui s'était dit.
Toujours machinalement, elle se passa le plat de la main sur la joue, même si elle ne voyait pas ce que la goutte d'eau en question avait bien pu faire pour mériter pareil traitement.

Sans vraiment y croire:

Merci...

Enfin, il semblait que ce soit ce qu'il y avait à répondre.

reste en silence assis sur le siège. Aurait bien aimé discuter avec Naomah, c'était rare de voir la miss des Serpents dans cette tenue. Il y aurait plutôt vu Luna. De ce qu'il connaissait de la demoiselle quelque chose clochait et ça l'intriguait.

Mais bon, d'un autre côté elle avait pas l'air d'avoir envie d'être dérangée. Laisse son regard se poser sur les orateurs. Ca commençait à s'animer un peu. La personne sur l'estrade répondait aux questions mais il n'arrêtait pas d'être arrêté par de petites remarques acerbes.

- Si vous aviez un peu écouté ce que j'ai dis...
- Pour ce qu'il y avait à écouter
- ... vous auriez compris que le culte du secret nous pousse à nous replier sur nous mêmes. Et qu'on ne peut continuer ainsi...
- Question de souplesse
- ... sans euh... sans nous refermer sur nous-mêmes.
- Ah, ça c'est profond !
- Allez-vous me laisser parler à la fin ?

Pas vraiment assurée quand au protocole à suivre, Noa quitta le garçon des yeux un instant, histoire de revenir un peu sur l'échange. Mais tout de même, elle gardait un oeil sur le pouffsoufle, juste au cas ou.

Quelques secondes plus tard, voyant qu'il allait s'en tenir là, laisse sa curiosité et son étonnement l'emporter:

Qu'est-ce que tu fais là?

la regarde une seconde, et avoue

Je me suis écarté des stands car ça commençait à se remplir pas mal. Et puis je t'ai vue trempée jusqu'aux os, ça m'a intrigué. Un peu couillon hein ?

Essaye de sourire d'un air un peu gêné, réalisant soudain à quel point son attitude était absurde.
Cherchant à changer de sujet, pointe alors du doigt les deux meneurs de débat qui commençaient à s'interpeler de noms d'oiseaux.

Sympa la politique de bas étage, hein ?

A son explication, elle ne put qu'approuver:

Au moins, tu as une explication. Je serais bien en peine de dire pourquoi je suis là...

Un petit froncement de sourcils en direction de l'estrade permis de savoir à qui elle destinait son mécontentement. Ces gens ne faisaient toujours qu'essayer d'avoir raison plutot que d'avoir une conversation constructive. ça en devenait épuisant. Et inutile, accessoirement.
Apparemment, le pouffsoufle pensait la même chose.
D'ailleurs, à ce sujet...

ça me gènerait de devoir t'appeler "le pouffsoufle". Tu n'aurais pas mieux à me proposer? Je crains de n'avoir jamais utilisé ton prénom, et je ne retiens que ce qui sert...

Avec tout ça, on aurait pu s'attendre à ce qu'elle s'exprime d'un ton un peu géné, mais non. Dire ce genre de chose, il n'y avait rien de plus naturel, voyons!

Sûre que ça sert à quelque chose ? Tu comprends j'voudrais pas remplir cette cervelle si brillante avec des choses que t'auras oubliées demain, ce serait du gâchis.

Décidé à ne pas jouer son jeu, après tout ça ne le gênait pas d'être appelé le poufsouffle. Essaye de la sonder un peu.

Je pensais que t'étais venue te réserver une bonne place pour le discours du ministre. J'ai vu de loin que t'avais discuté pas mal de temps avec lui.

Mike London a écrit:Sûre que ça sert à quelque chose ? Tu comprends j'voudrais pas remplir cette cervelle si brillante avec des choses que t'auras oubliées demain, ce serait du gâchis.

Cette fois-ci, fronce les sourcils pour de bon à son intention. N'ayant pas saisit la voie dans laquelle il s'engouffrait, se fait sans pitié dans le ton de sa voix, persuadée qu'il ne fait ça que pour se venger de sa noblesse. Après tout, elle avait eu sa dose de petites remarques mesquines, du genre que les gens n'hésitaient pas à se permettre dès qu'il sentait qu'un des représentants de la noblesse avait un genou à terre. Maintenant, elle savait comment y répondre:

Je vais donc t'appeler Choupette. Après tout, tu m'as bien suivis jusqu'ici. Tu dois aussi être capable de ronger un os et de rapporter la balle.

Pour appuyer son propos, son visage s'était figé en une expression dépourvue de tout sourire, et elle avait croisé les bras, regard braqué sur l'estrade.
Sans la moindre intonation si ce n'est celle qu'on emploie en déclarant quelque chose d'officiel:

Et pour dire vrai, ma chère Choupette. J'ai en effet eu l'honneur de m'entretenir avec le ministre étant donné qu'il est passé à mon stand, tout comme aux quelques 20 autres qui se tenaient à Pré-au-lard.

Elle ne savait pas où le garçon voulait en venir, mais au moins, avec ça, elle se protégeait de tout.

Je me suis juste occupée d'un client.

Choupette... J'aime bien, y'a un côté festif. Va pour Choupette !

Prend un air pensif et un chouilla préoccupé

9a risque d'être compliqué de changer mon état civil, mais je suis sûr que ça vaut le coup !

Puis se tait. Soudain désabusé. Cette petite comédie avait représenté le maximum de cordialité qu'il était prêt à offrir. Cette pimbêche ne voulait pas lui parler, il ne prévoyait pas de se mettre en frais.
Sur l'esplanade deux hommes saisissaient le prédicateur qui s'apprêtait à jeter un sort à l'homme du public et .

D'un autre côté, après s'être assis à côté d'elle, il ne pouvait pas se lever et partir. Il aimerait bien, mais il aurait perdu la main. Et s'il restait assis, elle partirait. Ce qui serait également une défaite.

S'il partait, il faudrait que ce soit à son avantage.

En tout cas j'apprécie la profondeur de tes remarques, Bouton d'Or. Je veux dire, avec quelle justesse tu as réussi à voir l'homme derrière le ministre, à pointer du doigt le trait de caractère qui le définit. Grandiose d'analyse !

erf. Il n'arrivait vraiment pas à être agréable. Malgré tous ses efforts...

Plus sérieusement j'écris un chouilla d'article dessus. Ca m'aurait intéressé d'avoir l'avis de ceux qui l'ont cotoyé, mais si tu ne veux pas en parler...

voilà qui était un peu mieux

Ce petit être intéressé et désagréable ne manquait décidément pas de culot. C'était à se demander ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter qu'un tel idiot se croyant spirituel se sente obligé de lui adresser la parole.
Enfin, il était certainement sympathique, dans une autre vie, mais pour l'heure, il était surtout à côté de la plaque; à tel point qu'il irritait profondément la corde sensible de la demoiselle.
Incapable de considérer cette attaque uniquement comme de la maladresse, Noa fusilla sans la moindre pitié le garçon du regard, prenant le temps de le cribler d'un chargeur entier de mitraillette.

J'aurais sans aucun doute eu beaucoup de plaisir à discuter avec toi, si tu n'avais pas été aussi malpoli et obtu...

Si jusque là il était évident qu'elle s'était montrée aimable et timidement ouverte, elle s'était muée en porte de prison, laissant sur le péron la douce lueur d'excentricité qui la caractérisait habituellement et lui préférant une froide lucidité.

Mais je crains de ne pouvoir accorder le moindre crédit à un pseudo-journaliste acceptant de se faire appeler comme le chien de ma grand-mère...

Le coeur battant d'appréhension, et detestant d'avance d'avoir réagit à l'excès, Noa croisa les bras et fixa son regard sur le débat. Une petite plaque rouge venant se frayer un chemin sur ses joues de rousse, elle pinça les lèvres et redressa le menton pour se donner un peu de courage. Ce garçon l'avai mérité. Il était parfois nécessaire et justifié d'être méchante.