entretien de sélection [PV Nicé / août 96]

"- Vous pensez que c'est normal? S'inquiéta Nicéphore à la lecture de cette missive. Pourquoi voudrait-il me voir?"

"- Va savoir ce que ce vieux fou peut avoir derrière la tête... Lui répondit Selwyn d'un ton qui signifiait clairement qu'il n'y aurait pas d'autre questionnement sur le sujet."

Que cette réponse l'ai contenté ou non n'y changeait rien, Nicéphore se tue, et relu la lettre une seconde fois. Selwyn était tellement sur de lui et autoritaire par moment, que Nicéphore avait bien trop tendance à se reposer sur ses décisions. Sans demander son reste, il se posa une dernière fois la question, en silence, puis passa à autre chose.

il verrait bien. Tout était de toute façon prévu pour que rien ne vienne se mettre sur leur chemin.


****************

Quelques jours plus tard, Nicéphore se rendait à Poudlard. Par le réseau de cheminette, il arriva au kiosque non loin de la grille d'entrée de Poudlard. Attendu, il n'eut qu'à présenter sa baguette pour franchir la grille et pénétrer dans le parc du chateau. Le sourire aux lèvres, il traversa le parc jusqu'à la grande porte, et une fois là, suivit un panneau nouvellement installé qui le mena à l'accueil. Ou le bureau du concierge, plutot. Ce dernier fut loin d'être agréablement surpris par la visite. D'un grognement renfrogné, il lui fit signe de le suivre.

"-Je connais le chemin, si ça peut vous arranger." Tenta de s'interposer Nicéphore pour ne pas avoir à subir la compagnie de ce détestable personnage. Avec Rusard, ils s'étaient toujours tous deux cordialement détestés, et voila qui n'allait surement pas passer avec les ans.

"-Vous connaissez peut-être le mot de passe qui mène au bureau du directeur?" Sur ce sarcasme, Rusard reprit sa route, persuadé d'avoir remporté la partie.

En silence, et une moue dédaigneuse accroché à ses lèvres, le jeune homme se contenta de la suivre.

cocoricoooooooo keuh keuuuh ... atchoum !

Le coq qui venait de pointer le bout de son nez du coucou se saisit d'un mouchoir blanc brodé et se moucha bruyamment.

C'est po vrai ça ! faire travailler dans de telles conditions, c'est pas mécanique. Même pas 60 secondes de repos - ting tong il est onze heure moins le quart - c'est de l'exploitation.

Albus Dumbledore, en train de parcourir son dossier, leva machinalement la tête.

Tu veux un bonbon pour la toux ?

Le coq releva avec fierté sa houpette. Un bonbon pour la toux, comme si on pouvait le soudoyer comme ça ! un vers, il disait pas. Mais un bonbon pour la toux ? Peuh ! Plein de mépris énonce d'une voix un peu rauque.

Nicéphore Brahms arrive dans 23 secondes pour son entretien Mr le Directeur.

A ce moment précis quelqu'un toqua à la porte

J'espère qu'il n'est pas en avance ! je déteste les gens en avance. On devrait leur couper la tête !

On disait que ce coq était celui qui avait inspiré l'emblème français, et qu'il avait été particulièrement impressionné et influencé par la révolution française. Heureusement, la magie qui l'entourait ne lui permettait de pointer le bout de son nez qu'une fois toutes les heures;


Merci Gérard [oui, le coq s'appelle Gérard, et alors ?] Entrez je vous prie.

Alors que les gargouilles laissent le passage, un Rusard boiteux entre.

- C'est le petit Nicéphore monsieur le Directeur. Votre rendez-vous de 11h. Il paraît que vous allez le reprendre à l'école ?
- c'est possible Rusard. Nous allons justement en discuter.
- hmph. 's'est pas essuyé les pieds en arrivant m'sieur le directeur.

Albus prend alors un air sérieux.

J'en prends note et je ne manquerais pas de le noter dans son dossier. Cela participera de la décision finale. Merci de l'avoir amené ici.

Et alors que le concierge, fier de lui, s'en repart vers d'autres chaînes, Abus fait un signe à Nicéphore de s'assoir.

Veuillez attendre une seconde s'il vous plaît.

Fait apparaître magiquement un dossier intitulé "candidats Aspic +3", ainsi qu'une plume. Sort le dossier de Nicéphore et note sur la première page ce que Nicéphore peut alors lire

Ne s'est pas essuyé les pieds en entrant dans l'école

Puis se retourne vers Nicéphore.

Bonjour Nicéphore, tu veux boire quelque chose ?

Sourcils froncés, Nicéphore libera le passage par la porte pour laisser passer Rusard. Après un dernier échange de regard en disant long sur l'animosité les opposant, le jeune homme revint à son mouton. Dumbledore.

Roide, et avec l'air d'un petit garçon un peu perdu, il avança jusqu'à la place proposée par le directeur.
Immédiatement, il tilta sur le tutoiement et esquissa un sourire sarcastique. Ah ouai? Il était de ce genre la le vioc? Soit!
Avec nonchalence et un brin de provocation:

"-Une bière ferait l'affaire."

Rapidement, il baissa les yeux sur son dossier, puis revint les poser sur Dumby. La prudence lui souffla de ne pas en dire plus et de rester dans la retenue autant que possible.
Un peu tendu, il se mordilla la lèvre inférieure.

"-Sinon, ce sera comme vous."

Voila, ça c'était un peu plus élégant, même si quelques instants, il avait hésité à lui rendre son tutoiement. Et il attendit, suivant Dumby des yeux, comme suspendu dans l'instant.

[oups, j'avais pas vu le tutoiement]

Bien que vous soyez en âge de boire de l'alcool, celui-ci est malencontreusement interdit dans l'enceinte de l'école. D'ailleurs, si vous participez au programme de deuxième cycle, vous pourrez fonder une association avec certains enseignants.

Que diriez-vous d'une tisane au réglisse salée ?

Deux tasses apparaissent alors dans les airs, Albus s'en saisit d'une

Alors pourquoi voulez-vous reprendre vos études ?

Une tisane au réglisse salé?! Nicéphore se força à sourire, mais ce dernier devait être un peu rigide.

"-Ce serait parfait... Je crois."

N'était-ce pas censé être parfaitement infecte ce genre de boisson? Incertain, Nicéphore remua un peu sur son siège, comme à la recherche d'une façon plus confortable de se tenir.
Quand au début de l'entretien, il ne tarda pas à montrer son nez. Aussi prudemment qu'il se saisissait de sa tasse, il se mit au devoir de répondre.

"- Pour donner une nouvelle orientation à ma carrière professionnel. Le secteur dans lequel je travaille m'intéresse, et je suis conscient qu'acquérir certaines connaissances dispensées par Poudlard me seront plus qu'utile pour appréhender convenablement ma prochaine promotion."

C'était aussi simple que ça. Et on voyait qu'il maitrisait le sujet. Clair, concis, et efficace. Nicéphore était plutôt fier de lui sur ce coup là.

sifflote doucement et acquiesce d'un signe de tête

joli. Clair, précis, lucide, on voit que vous vous êtes entraîné. Comme je l'avais déjà dit, parfaitement cohérent, vous avez besoin de formation, vous venez à l'école. Ou plutôt vous revenez à l'école.

se décide, un peu tard, de créer une ambiance un peu plus causy et de changer de sujet. Nicéphore avait trop bien préparer ses questions.

D'ailleurs, comment se sont passées ces dernières années après vos Buses ? je vous avoue que c'est avec une certaine peine que je vous ai vu franchir les grilles de Poudlard pour la dernière fois. Bien entendu si vous voulez les garder pour vous, ne vous gênez pas à rembarrer un vieil homme trop curieux tel que moi !

Montre du doigt la tasse que Nicéphore tient et demande :
vous ne goûtez pas ?

alors que lui-même n'y a toujours pas trempé les lèvres

[dsl si c'est un peu brouillon, je me rends compte que Percival est un peu rouillé... j'aurais du commencer avec des questions moins conventionnelles...]

[Il n'est jamais trop tard ^^]

Oh, il n'en doutait pas. Bien sur qu'on avait du le regretter... Un poil amer, et son côté gryffondor batailleur refaisant surface, il se força à mettre de côté cette vieille rancune.
Ce n'était ni le lieu, ni le moment de se laisser aller à montrer ce qu'il pouvait penser des enseignants et de leur méthode. D'autant plus que s'il avait toujours eu du mal avec l'autoritaire Minerva McGonagall, Dumbledore ne lui avait jamais posé problème plus que ça. Bien au contraire. Son côté excentrique forçait le respect.
Pour cette raison, Nicéphore lui fit l'honneur d'être franc à propos de son thé.

"- Non, je ne préfère pas... La dernière fois que j'ai gouté du réglisse salé s'est plutôt mal déroulée."

petit sourire contrit, et posage de tasse sur la table, bien loin.
Et pour répondre à l'autre question...

"- je ne vois aucun problème à discuter de ces années. J'ai survécu on va dire... Le monde moldu m'était inaccessible même s'il n'y avait que là que je savais vivre. J'ai tout de même essayé de m'y faire ma place, jusqu'à il y a deux trois ans. J'ai alors rencontré Monsieur Selwyn, que vous connaissez de nom, je crois... C'est de toute façon écrit dans mon dossier. J'ai eu de la chance. Il n'est pas du genre à juger une personne sur ses diplômes, ce qui ne pouvait que me plaire."

Autre sourire signifiant, cette fois-ci, la fin des confessions. Il n'était pas très à l'aise avec ce genre de discussions, même s'il se voyait mal l'éluder. Il en avait dit le minimum, et espérait que ça passerait bien.