LA GRANDE DEDICACE [JUILLET 1996] [sujet Kiriban spécial Coco, mais ouvert à tous]

Aaaah ! Qu'il est agréable de sentir les effluves d'admiration pénétrer le lieu qu'on magnifie de sa personne ! Un vent d'évanouissements, de larmes et de chaleur, qui ne souffle que pour soi. Récompense d'une vie passée à oeuvrer avec humilité pour le plaisir du peuple...

Assis à l'arrière boutique, attend que l'espace se soit empli pour faire sensation. Laisse monter la pression, l'envie, le suspens, pour en mettre plein la vue.
Finit par se lever et approcher de la porte communicante. Le libraire, patientant derrière lui, le pressait depuis déjà un bon quart d'heure. Mais seul Gilderoy Lockhart décide du moment de faire son entrée.
Attend encore un peu, remet ses vêtements en place, redonne une courbure parfaite à sa mèche de cheveux, inspire et prépare son sourire le plus éclatant, puis enfin...

... ouvre la porte à la volée et apparait devant la foule tel le Soleil à un aveugle.

Bonjour à tous !

Prend le temps de prendre la pause avant de poursuivre avec entrain.

Quel plaisir de vous voir si impatients de découvrir les nouvelles merveilles qui peuplent mon nouveau livre !

Alors qu'il reçoit un tonnerre d'applaudissements et des sourires à tout va, Gilderoy sursaute tout de même à l'entente de la porte qui se claque dans son dos. Terrible sensation qui vous glace les sangs : la peur. Mais heureusement, l'expression ne passe qu'un instant sur son visage car dès lors qu'il voit le jeune homme blond, s'exclame.

Regardez comme c'est émouvant : certains d'entre vous ont déjà peur de ne pas pouvoir acheter suffisamment d'exemplaires. Petit rire
Ne vous en faites pas, jeune homme, il y a encore des réserves derrière. Clin d'oeil

S'approche du blond et lui tapote l'épaule pour montrer à la foule combien il est proche de son public et compréhensif. Jetant un oeil de plus près au personnage, se pose une question et la fait partager un ton plus bas :

Ah ! Mais nous nous sommes déjà rencontrés, n'est-ce pas ?
Sur le ton de l'évidence, et de celui qui retrouve la mémoire : Scorpius d'Oliphan, 3ème prix au concours des "Cheveux Blonds les plus radieux", pas vrai ?

Il s'épousta après que Gilderoy Lockhart ait finit de le tapoter l'air absolument pas ravi de se trouver dans cette situation.
Draco ne comprit pas un traitre mot de ce que son ancien professeur lui baragouina. Cheveux quoi? Radieux quoi?
Draco de toute façon n'allait pas chercher à comprendre. Il colla le livre dans les mains de Lockhart un peu violemment.

Vous devez faire erreur sur la personne.

Le fait d'être exposé à un bon nombre d'yeux de cette façon ne mettait pas le serpentard à son avantage.

Et je ne suis pas intéressé par votre feuille de chou.

Draco reprit sa route, il s'avança butant dans les livres et manquant de tomber.

Gilderoy prend cet affront comme il prend tous les autres, en le détournant de son but premier. Rit pour montrer qu'il n'y a aucune gêne :

Voyons, nous avons là affaire à un jeune heume timide. Ne craignez rien, personne ne vous condamnera pour avoir acheté ce livre.

Et alors que le mot "condamnera" sort de sa bouche, la révélation se fait. Draco Malfoy, fils de Lucius Malfoy, récemment arrêté pour ses affiliations Mangemort. Tout le monde ne parlait que de ça. Voilà qui était ce garçon et où il l'avait déjà vu : il avait été son professeur.

Sourit maladroitement par réflexe, pour couvrir sa bourde.

Lockhart était aussi lisible que les gribouillis simplets de ces ouvrages. Draco comprit que son professeur le saisissait enfin. Il ne savait pas s'il se sentait mieux ou si être le garçon pour qui Lockhart le prenait n'était pas une meilleure couverture. Son attitude pouvait en effet être pris comme de la timidité, mais au fond Draco retenait sa rage et son dégout face à cet homme, à ce qu'il représentait et à ce qu'il venait de lire dans ses yeux.
Marchant à moitié sur les livres, ce qui provoqua un certain émoi vis à vis du public présent et se rassemblant de plus en plus. Draco sentait qu'il n'était pas à son avantage et se dit qu'il aurait mieux fait de parler avec Travers que de se cacher en ce lieux maudit. Cependant, il ne trouva rien pour s'en échapper comme il se doit, bien au contraire.

Je ne suis pas timide et je ne veux pas votre stupide livre, professeur.

Draco se massa son coude et se souvint alors de la douleur de la porte. Il se demanda s'il ne devait pas en faire plus. Un peu de pub négatif visant à discréditer Lockhart comme un humiliateur d'ancien élève et en plus un rustre violent pouvait peut être servir sa cause. Après tout, Draco n'était-il pas champion à ce petit jeu?

Le pauvre avait du prendre un coup sur la tête pour s'adresser à lui de la sorte.
Se montre affectueux au possible, se prenant pour un grand conseiller :

Mon cher ami, je comprends votre trouble à voir l'accablement s'abattre ainsi sur votre famille, mais n'oubliez pas qu'afficher votre rancoeur à tort et à travers ne pourra que vous désservir. Sourire

Attrape le garçon par l'épaule.

Gilderoy Lockhart ne vous laissera pas ecoper des malheurs de vos parents, venez.

S'adresse au public en ignorant les tentatives de Malfoy pour se défendre.

Mesdames et messieurs, retenez bien ceci : seuls les plus sages savent se montrer généreux et chaleureux envers ceux que la société rejette.
S'adresse à Malfoy : C'est pourquoi, pour votre plus grand plaisir, je vous fais l'honneur de vous offrir un exemplaire dédicacé de mon nouveau livre, ainsi que deux autres à l'intention de vos parents. Un peu de distraction à Azkaban ne peut faire de mal à personne.

Si Draco ne ressentait pas une vague douleur au bras, il croirait rêver. Lockhart était-il un parfait crétin ou bien un imbécile fini? Mais ce qui surpris le plus Draco, c'était son assistance qui semblait boire ses paroles. Ils (enfin plus elles) avaient tous une mine réjouie ou affirmaient de la tête cet acte qui à leur yeux semblaient héroïque.
Draco était outré et sa colère sourde commençait à gronder en lui. Il tentait d'échapper aux accolades répugnantes de Lockhart en se reculant comme il pouvait et protesta d'une voix, qui se noyait sous les acclamations d'un public ébahit.

J'en veux pas de votre satané bouquin. Vous n'êtes même pas capable de jeter un sort. Puis qu'est-ce que mon père ferait d'un livre d'un saltimbanque comme vous? Même les détraqueurs n'en voudraient pas.

A l'entente des premiers mots, Gilderoy se précipita dans une nouvelle réplique grandiloquente, afin de couvrir les inepties du garçon. Cette fois, le trouve grossier et impertinent, ce qui manque de lui faire perdre patience.
Dans un parfait timing, attrape un bouquin sur la table devant lui et le colle dans les bras de Malfoy sans que celui-ci ne puisse y faire grand chose. Resserre en même temps l'étreinte sur son épaule tandis qu'il nourrit son public de sourires tous plus éclatants les uns que les autres.

Patience ! Patience, très chers ! Il y en aura pour tout le monde.

Profitant des brouhahas de la foule, murmure entre ses dents à l'oreille du blondinet, menaçant :

Prend ce livre et tais-toi, un esclandre de plus pour ta famille serait malvenu.