Convoi exceptionnel [MAI 1995, ANNEE PRECEDENTE]

Goyle

"Ah, ça, je sais pas. Le papier, c'est pas moi."

Instant de réflexion intense.

"...qui l'ai eu, je veux dire."

Goyle

Il ne faut pas croire que les deux crétins soient si crétins. Déjà parce que la plupart du temps, ils le sont encore plus - mais aussi parcequ'ils savent parfois faire preuve d'une certaine forme d'intelligence. Si si. Ou au moins de réflexes pouvant presque faire illusion. Ainsi, par exemple, des années d'expérience leur ont appris à presque toujours reconnaitre ce regard de la part de Draco.
Ce regard signifiait: "Tu n'as pas bien fait ton travail."
Bon, bien sûr, c'est là une indication un peu vague, il y a tant de façons de mal faire. Mais en cherchant bien, on finit toujours par trouver une raison.

Draco veut que je fasse quelque chose... sans doute que je parle encore... il trouve que j'ai oublié un truc... Ah, ben le papier! Ha oui, c'est bête, ça.

Ainsi, hativement:

"Mais, heu, si vous voulez je pars le chercher tout de suite, madame. Je sais pas trop où il est, mais... je peux demander celui des Gryffondor par exemple, ils en ont eu un aussi. Si vous voulez, je leur dis de nous le prêter."

En plus, ça allait être rigolo de les convaincre... et là il aurait même le droit.

Peu convaincue par l'échange, reste de marbre.

Ca ira. Pour l'instant, reposez-vous monsieur Malfoy. Nous en reparlerons plus tard.
Vous pouvez rejoindre votre cours, Miss Parkinson et Mr Goyle.

Et c'est le moment que choisirent Crabbe et Naomah pour arriver. Apparemment, le cours était de toute façon terminé.
Immédiatement, le regard de Naomah se posa sur Draco et elle lui sourit. C'est qu'il lui avait presque manqué, et qu'en plus, Crabbe l'avait sacrément mise en rogne. C'était donc avec plaisir qu'elle avait reporté son attention sur un sujet bien plus plaisant que de savoir si oui ou non elle se ferait taper dessus par Crabbe.
M'enfin...
Sans prêter la moindre attention à Pompom, et en bousculant un peu Pansy au passage, la demoiselle se rendit au "chevet" de son homme sans chercher à savoir ce qu'il se disait avant qu'elle n'arrive.
Sachant que Crabbe pouvait très bien venir poser ses questions stupides, et qu'elle n'était plus d'humeur, Naomah se pencha pour glisser à l'oreille de Draco, par mesure de précaution.

"-Renvoie-les. Tous."

Elle avait agit vite, et espérait bien que ça suffirait à prendre le contrôle de la situation et s'assurer un minimum de tranquillité. Enfin.

Draco se sentait soulagé que l'infirmière n'en demande pas plus. Pour sur Goyle n'aurait pas tenu une phrase de plus à dire ou à entendre. Il venait de s'étendre confortablement dans son lit, comme venait de conseiller l'infirmière, quand entra sa chère et tendre et le dernier mousquetaire de cette joyeuse équipe. Il se releva de nouveau, jouant la carte de la fébrilité. Les yeux à peine mi clos, simulacre de mal de tête, laissant un faux frisson le parcourir, Draco fut heureux de se retrouver enfin avec la serpentarde qui pourrait lui donner la suite des évènements et le déroulement de la fin du cours. Une chose était sûre, il ne laissera pas Black s'en sortir de la sorte. Foi de Malfoy!

D'un geste de la main, il fit un signe princier à ses deux gorilles, leur signifiant qu'ils pouvaient se retirer. Un coup d'œil pour voir s'il pouvait parler librement il murmura à Naomah.

Alors? La fin du cours toujours aussi palpitante ou bien Black a continué a assuré et à montré sa profonde incapacité à être un professeur?

Un regard un peu revanchard s'attardant sur Crabbe, la mis se pencha vers son homme, et lui déposa un baiser sur les lèvres.

Pour répondre à sa question.

"- Il ne vaut pas la peine que tu lui accordes ton attention. Ce Black est d'un commun... Il n'a rien trouvé de mieux que de s'acharner sur Crabbe et de le laisser se promener avec des ailes de mouche en guise de moustache! tu imagines ça?! Quel genre de prof tombe aussi bas?"

Enfin, tout ça n'avait pas beaucoup d'intérêt aux yeux de Noah. ce qui l'importait, c'était ça:

"- et au fait, Crabbe voudrait savoir s'il a le droit de me frapper."

Oui, juste comme ça.
Pour le coup, le petit sourire qu'elle accorda à Draco se disant était complice et amusé.

"- Amusant, n'est-ce pas?"

Et sujet encore plus important, et qui lui valut de se transformer pour de bon en petit chat ronronnant.

"- Mais dit moi plutôt, comment vas-tu?"

Sans oublier que, fesses posées sur le bord du lit, et penchée vers son homme, elle semblait déjà chercher d'elle même les blessures sur le bras, puis dans le cou du jeune homme. Enfin, le recherche avait plus des allures de taquineries, mais restons discrets, voulez vous...

...ça peut aller... mal à la tête....

Naomah ne comprenait pas Draco sur ce point. Peut être n'était-il que d'un commun à faire peur un esprit comme le sien. Mais pour Draco, les choses allaient plus loin. Une sorte de revanche familiale. Mais se devait_il de lui dire. Draco n'en le savait pas encore. Il verrait. En tout cas, il n'allait pas laisser les choses de la sorte. Draco dès ce soir en ferait part à son père et par la même occasion le conseil de discipline. Draco ne pouvait que se réjouir d'une telle chose.
Draco marmonna quand même:

Pour lui la bassesse ne s'arrêtera pas là. Et ça fait bien peur. Un gamin pour enseignant nous n'avions pas encore eu.

Le jeune homme se décala un peu pour laisser bien plus de place à sa belle.

Pour Crabbe, je pense qu'il ne soit pas assez bête pour le tenter, mais qu'il essaie, je ne doute que se sera la dernière chose qu'il fera de sa journée. Te connaissant, tu ne lui laisseras pas le loisirs de faire quoique se soit d'autres. Non??

Voyant que Draco ne réagissait pas à ses avances et restait bloqué sur cette histoire de prof de DCFM, Noah pinça un peu les lèvres, juste avant d'adopter un air un peu boudeur et de regarder son aimé plus en détail.
Étrange qu'il accorde autant d'attention à ce Black... Voila bien quelque chose qu'elle ne pouvait pas comprendre, et se demandait bien pourquoi. Par réflexe, toutefois, Draco lui libéra de la place, confortant l'avis de Noah; son manque d'attention n'était en rien contre elle. Sans rancune, elle répondit donc à son appel en se rapprochant.
Règle numéro une: apporter soutien à Draco. Autant qu'il le ferait en retour, bien sur. Elle n'était pas bobonne non plus, faut pas déconner...
Elle hésita un instant, entre lâcher l'affaire ou pas. Puis, son choix s'imposa de lui-même:

"- Il faudra que tu m'expliques pourquoi l'ignorer ne suffit pas. Je n'aime pas avoir l'impression que tu t'énerves pour un rien."

Puis elle se redressa vivement, l'air de chercher des yeux l'infirmière:

"- Ne peut-on s'échapper discrètement? Il y a mieux qu'une infirmerie pour passer un bon instant."

Draco haussa les épaules. Il ne voyait pas ce que Naomah voulait qu'il dise pour qu'elle soit satisfaite.

Ignore-le si tu veux. Mais je ne pensais pas à avoir venir tel prince Sor Yé pour venir te tirer des griffes de ce serpent à sonnettes. De toute façon, son cerveau est déjà à passer à autre chose, car on approche du diner.

Draco se redressa un peu sur son oreiller, cherchant aussi des yeux cette stupide infirmière. Il était bien d'accord avec la jeune fille. En plus, cette odeur de malade, médicaments et vieilles odeurs de renfermées le rendaient encore plus malade qu'il ne l'était.

Bonne idée. Puis, je dois écrire à Père qui sera ravi d'apprendre au conseil de l'école l'incapacité de ce nouvel enseignant. Je me demande si au final je ne préférai pas ce crétin de loup garou apeuré.

L'infirmière revenant vers un malade plus loin quelques instants plus tard, Draco la héla tel un client ayant besoin d'un serveur dans un café. Après quelques minutes de parlottes appelées recommandations, il sortit, faignant toujours une vieille douleur. Une fois dans le couloir, Draco reprit son port fier et hautain, fusillant du regard toutes choses non dignes d'intérêt à ses propres yeux.

Je respire enfin.