Vous permettez Monsieur..[Intrigue n°1 Poudlard en fête/ Juil 96]

Il fallait bien se rendre à l’évidence, cette journée allait être des plus longues. De celles où on n’aspire qu’à une chose: être chez soi au plus vite.
Draco venait d’arriver dans le magnifique parc de Poudlard pour assister au tournoi amateur de quidditch.
En grand fan qu’il est, sa mère trouva que se fut une bonne idée de sortir de la torpeur et la morosité actuelle qui régnaient au manoir familial. Cette excuse était celle qu’elle lui donna et qu’elle donnerait à tous. La vérité. Accompagnée de Selwyn, membre imminent et respecter du Ministère, sorcier irréprochables aux yeux de tous, la famille Malfoy avait tout pour redorer son blason salit ses derniers temps du fait de l’arrestation de Malfoy père. Se montrer toujours présent, fier et pas concerné par ce qui leur faisait défaut, voilà comment la famille Malfoy devait se montrer.

Narcissa était parée de ses plus beaux atouts, Selwyn des plus élégants, et Draco n’avait qu’une envie, se jeter dans le lac, car il mourait de chaud dans cette chemise blanche. Pourquoi fallait-il par Dagda, que le temps soit aussi contre lui, en laissant éclater une journée des plus ensoleillées du mois.
Ils marchaient en direction du stade. Un sorcier bénévole vint leur donner un prospectus annonçant les différentes animations de la journée, les lieux de rencontres, de rafraichissement et de loisirs. Le lac en base d’eau, Draco fut tenté un court instant, mais il fut vite ravisé quand sa mère lui demanda d’aller leur chercher des rafraichissements, avant de monter dans un des gradins du stade. Il la regarda un instant l’air de dire que Monsieur le duc pouvait y aller pour eux. Narcissa lui rendit un regard qui ne laissait pas place à une discussion.
Draco prit le prospectus des mains de sa mère avec agacement et partit à la recherche d’une buvette. Il y avait du monde et une agitation certaine tout ce que le jeune homme adorait. Le parc détonnait avec son habituel calme et les couleurs verdâtres des feuilles et arbres. Là, il y avait une multitudes de couleurs chatoyantes. Et surtout un piaillement sonore en fond, qui lui faisait penser à l’avant bal qui se déroulait parfois au château.
Draco aperçut enfin le stand, servant les boissons et autres mets sorciers, près d'un des deux entrées du stade. Il y avait du monde. C'était à prévoir. Dès qu'il s'agit de boire et de manger, on peut être sûr de trouver un mas de sorciers bruyant et joviaux. Encore une chose que Draco aimait par dessus tout. Il secoua la tête et avança d'un pas qui se veut sûr. Un pas qui ses derniers temps avait changé. Surtout depuis un certain soir. Le doute coulait dans son sang.

Il sursauta quand un sorcier un peu trop imbibé d'eau de livèche lui tapota l'épaule et lui fit une remarque désobligeante sur lui et sa famille. Draco le repoussa avec dégout et hargne, mais l'homme ne parut pas lui en tenir rigueur, allant commander un autre verre. Le jeune nettoya d'un revers de main sa manche salit par l'opportun et s'approcha de la serveuse pour commander un verre d'eau bleu et un jus de cerise.
Il paya, prit les boissons. Lorsqu'il tourna la tête pour voir qui arrivait près de lui, il reconnu son professeur de métamorphose, en cette fin de cinquième année. Sirius Black. Il était surtout le parrain de ce bon à rien de Potter et un ennemi de son père. Il n'avait pas oublié de le lui souligner en toute discrétion. Il lui lança un regard noir avant de lui adresser un faux sourire poli. Après tout, on lui avait demandé et conseillé cette année de se montrer discret et irréprochable, c'était là une occasion de le montrer.



[HJ: J'espère que ça te va comme entrée en matière. Je t'avoue que je ne voyais pas trop comment il pouvait se rencontrer autrement. Puis le coup de je te rentre dedans...pas de ça entre nous^^]

[clair, on a d'ailleurs jamais osé le faire ]

Sirius avait toujours adoré les rares journées de rassemblement magique, lorsqu'il pouvait encore les partager entre amis. Il se rappelait les folles heures passées en compagnie de James, Remus et Peter lorsqu'ils vivaient encore à Poudlard et ces souvenirs ravivaient en lui un bonheur passé, plus jamais effleurable. Il les regrettait tant, ses années d'insouciance... Pourtant, lorsqu'il avait appris les projets du Ministère pour ce mois de Juillet, il avait tout d'abord pris la nouvelle à reculons. Une telle perspective était loin de l'attirer, car il ne savait quoi penser du nouveau Ministre et de ses valeurs. Mais lorsqu'il avait découvert la joie de Harry à l'idée de retrouver ses amis, Poudlard, il n'avait pas hésité un instant. Partager ce moment avec lui était la plus belle source de bonheur envisagée. Remus, il l'espérait, se joindrait également à l'événement.

Ce n'est pas en tant que professeur que Sirius se joint à la partie ce jour là. Il n'avait été remplaçant que quelques semaines et l'annonce officielle du poste qu'il s'apprêtait à occuper ne serait faite qu'à la rentrée, quand bien même la moitié de la population semblait déjà au courant. Il s'était tout de même proposé à Dumbledore pour rendre quelques services, si besoin. Sa compagnie de moto volante s'était aussi débrouillée pour obtenir un stand et il avait réussi à faire venir le fameux groupe "Ulric le foldingue" pour un concert spécial - ce qui lui valait maintenant le statut de demi dieu aux yeux de Ron.

Plus tôt dans la journée, Harry et lui avaient rejoint les Weasley, ainsi qu'Hermione. Ils s'étaient rendu tous ensemble à Pré-au-Lard et les garçons avaient insisté pour se rendre à Poudlard directement, là où avaient lieu les activités liées au Quidditch. Sirius priait intérieurement pour que le professeur nommé responsable de l'événement ne soit pas Snape mais Minerva McGonagall. Le croiser ici pourrait facilement lui gâcher une partie de la journée.

Arrivés depuis quelques minutes, tout ce petit monde fut rejoint par de nombreux camarades de classe et s'installa dans un carré complet de gradin. Commença alors le moment des paris, pour savoir qui aurait le malheur d'aller chercher à boire pour tout le monde. Trahi honteusement par Fred et George, Sirius se retrouva comme un pauvre crétin avec pas moins de 23 demandes à satisfaire. Heureusement, la magie rendait la tâche plus facile.

Il descendit à la buvette et sur son chemin, croisa le fils Malfoy. Depuis qu'il l'avait eu en classe, Sirius avait pris Draco en grippe bien plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il était la parfaite illustration de tout ce qu'il avait toujours détesté. Son sourire hyprocrite ne passa pas inapperçu et Sirius le lui rendit avec la même facilité. Il se permit même d'ajouter une touche tout à fait personnelle.

Bonjour, Malfoy. Belle journée pour une petite sortie en famille, n'est-ce pas ?

Sirius était le premier à déconseiller quiconque de le rattacher à sa famille. Pourtant, lorsqu'il s'agissait des Malfoy il n'avait aucune pitié. Si, en tant professeur, il s'évertuait à traiter tous ses élèves de la même manière, il ne se cachait pas en dehors pour afficher l'hostilité qu'il vouait à sa cousine.

(HJ: Comme j'imagine beaucoup d'ironie dans sa phrase à Malfoy, je me permets de prendre ce chemin. Si elle était emprunt de compassion..., non Sirius n'en a pas pour Coco XD)
*************

Que pouvait-il attendre de mieux qu'un homme du genre de Sirius Black? Il était aisé de s'attaquer à lui en ce moment en ces termes, et Draco devait surement s'attendre à en entendre encore des plus vertes et pas mûres. Il s'y préparait, même si à chaque fois son ventre se nouait de façon violente et soudaine. Il savait que beaucoup sauterait sur cette occasion pour l'atteindre. C'est pourquoi, il devait mener ce sentiment étrange mêlé de tristesse et d'aboutissement à une seules issue. La possibilité d'enfin montrer qui il était réellement.

S'ils savaient tous de quoi il en retournerait...

Son regard s'assombrit, sa mâchoire se crispa et il dut faire preuve d'un grand self contrôle pour ne pas agresser son professeur ni même lui rétorquer que lui au moins, il en avait encore une.

De toute façon, comme son vénérer père lui disait souvent " Cet homme...une honte. Les sorciers qui ont la chance de naître dans l'aisance, le privilège et la noblesse aussi bien que de cœur et d'esprit ne crache pas dessus et tend à s'élever. Mais il y en ait qui préfère se parjurer dans la débauche et la luxure. Que veux-tu aller vers le bas est le lot quotidien de certains. Toi, mon fils, tu as la chance de n'être tirer que vers le haut, le grand. Mais ne parlons plus de ça, ta mère va arriver et ne supporte pas qu'on en parle. Une tache d'huile de snargalouf dans un si noble et prestigieuse famille." Draco ne pouvait qu'acquiescer et aller dans le sens de cette vision. S'étirer vers le haut et ne pas finir en amoureux de la débauche sorcière.

Il regarda l'homme avec tout le mépris qu'il pouvait avoir à son égard. La tête droite et fière. Puis il répondit avec un ton cherchant à être dégagé:

Tout à fait, monsieur. Ma famille est là et profite tant qu'elle peut de cette journée.

Draco lui lança un regard entendu et continua.

Bonne journée, professeur.

(HJ: bon je sais pas si Coco se la serait ramener comme ça devant Tonton, mais bon..hein faut bien qu'on ouvre le débat^^)

Sirius esquissa un petit sourire mauvais à la réponse de Draco. Il détestait cet air suffisant qui faisait de Draco le digne descendant de la plus grande partie de sa famille. Mais il se contenta de lui répondre avec un rien d'ironie.

Que toi et ta famille profitiez de cette journée comme il se doit, alors. Tu présenteras mes salutations à ma chère cousine.

Oh oui, Sirius le détestait. Lui et plus encore sa mère qui, il en était persuadé, savait où se trouvait Bellatrix. Et cette haine l'empêchait de réaliser qu'il affichait le même genre de comportement que celui de Snape envers Harry.

Draco serrait dans ses mains ses boissons fraîches. Il ne le lâchait pas du regard. Méprisant comme pouvait l'être son père, dédaignant comme pouvait l'être sa mère.
Il ne comprenait toujours pas comment un homme de cette envergure avait fait pour devenir professeur. Si cela n'avait pas été le cas, il aurait surement envoyer bouler Black. Mais là. Là, il savait que s'il disait un mot de trop, un geste déplacé, il serait grillé pour le reste de l'année. Déjà que.
Il lui sourit à la Malfoy, faussement, en coin, le nez retroussé comme si quelque chose de puant, en l'occurrence son professeur, se trouvait sous son nez et d'un ton mielleux.

Je ferai passer le message. Soyez en sûr.

Draco reprit sa marche avant de se tourner trois pas plus loin.Toujours dans la même attitude, un brin provocateur.

Mais à laquelle?

Sirius répondit au sourire de Draco par un sourire tout aussi faux, de celui qu'il réservait à ceux qu'il méprise. Il retrouvait alors, dans cette attitude, tout son caractère hautain. Celui des Black - bien qu'il aurait frappé quiconque lui en aurait fait la remarque.
Il suivit un instant le jeune Malfoy du regard et lorsque ce dernier se retourna pour faire preuve d'une audace presque insoupçonné, Sirius pâlit légèrement. Voilà précisément la raison pour laquelle il ne pouvait considéré Draco autrement que pour ce qu'il était : le digne héritier des Sang Pur, de la "race supérieure". Tout ce que Sirius avait toujours considéré comme des vermines.
Il fixa un instant les yeux gris du garçon, prêt à lui bondir dessus pour écraser cette expression puante qui ne le quittait que rarement. Mais il se contenta de serrer les poings le long de son corps et de répliquer sèchement :

A celle qui ose encore paraître en société à tes côtés. L'autre a eu au moins l'intelligence de se terrer pour cacher son abomination.

Draco ne changea en rien son attitude. Même si au fond de lui grondait de plus en plus fort l'envie de mettre son poing au milieu du nez de son professeur. Mais la chose étant impossible, il devait se montrer le plus passible possible. Une esclandre ici et maintenant serait une stupidité. De plus, il savait que ça serait à son désavantage s'il le cherchait de cette manière.
Et même s'il continuait à chercher Black, comme il l'avait fait tout au long de son remplacement, celui-ci n'avait que frôler la ligne qui dépassait l'entendement élève/professeur sans jamais, hélas, la dépasser. Il lui répondit les dents serrées, avec toute la politesse possible en cet instant. Même si on sentait que sa voix était contrôlée.


Nous n'évoluons pas dans la même société, Monsieur, cela doit expliquer beaucoup de chose.... Mais, je ferai passer votre bonjour à Mère.


[HJ: Tu me dis si ça te va pas le coup du remplacement. Perso, je le voyais bien comme ça Tonton avec Coco^^]

[T'inquiètes, ça me parait aussi très logique ^^]

Sirius émit une petite exclamation sonore visant à montrer le sarcasme auquel lui renvoyait la phrase du Serpentard. Il repensa soudain à son frère et répondit avec amertume :

Oh si Draco, nous évoluons bien dans la même société.
Entouré d'une famille pareille, tu ne comprendras que trop tard ce dans quoi tu t'impliques et je le regrette sincèrement pour toi !

Draco émit une sorte de rictus blasé. Comme si Black pouvait comprendre quelque chose à ce qu'une famille pouvait représenter, ce que la sienne pouvait lui apporter et lui apportait en ce moment. Beaucoup, tout ce à quoi il avait toujours rêvé, voulu, désiré. Gonflé par une confiance qui prenait le pas chaque jour sur lui, une assurance qui changeait de celle d'autrefois, Draco rétorqua:

Gardez vos regrets pour vous. Je n'en ai aucunement besoin. Nous verrons bien qui cachera bientôt son abomination.

Sirius considéra Draco un instant, puis rigola. Il ne pouvait pas lui enlever son audace, sa confiance en lui apparemment indéfectible. C'était sans doute tout ce qu'il avait. Une partie de lui, néanmoins, se trouvait peinée de constater du positionnement de ce garçon. La partie de lui qui s'était toujours refusée à considérer la mort de son frère autrement qu'une preuve de justice.

Tu regretteras un jour ton entêtement, je peux te l'assurer.

Ce furent là les dernières paroles qu'il prononça avant de se diriger vers la buvette. L'amertume venait de l'envahir profondément.

***

Suite à sa déambulation parmi les stands de Magie proposés en ce jour, le Minsitre et sa cour se creusèrent un chemin jusqu'au stade de Quidditch qui bordait le château de Poudlard.
La foule se faisait ici plus dense et plus animée. Le match qui opposait des équipes régionales venait de s'achever. On pouvait observer une activité massive près de la buvette ainsi que dans les gradins. Si, pour aujourd'hui, le sport était terminé, il restait encore à venir le concert du groupe sorcier mythique "Ulric le foldingue" et, plus modestement, le discours du Ministre.

La traversée du stade se fit lente et étouffante alors que le Ministre tenait à saluer et à discuter avec les sorciers qui le désiraient. Miss Compton et Dorian Milo ne se trouvaient plus à ses côtés, à présent. Seuls les trois aurors assuraient la sécurité de Nathaniel, dont les forces physiques commençaient à s'amoindrir. Sa hanche, sans doute douloureuse à présent, l'obligeait à boiter de plus belle.
C'est donc avec un certain soulagement que le Ministre arriva enfin au pied de la loge qui l'attendait.

Un cercle d'hommes influents se trouvaient à l'entrée de la loge Ministérielle, prêt à accueillir comme il se doit leur représentant au gouvernement. Nathaniel, l'air toujours aussi souriant et avenant, s'approcha d'eux avec difficulté et serra la main de chacun d'entre eux en les gratifiants de quelques paroles agréables, terminant par l'inévitable directeur de Poudlard.

Professeur Dumbledore, je tiens à vous remercier tout particulièrement pour votre merveilleux accueil sur le site de Poudlard.

Il inclina respectueusement la tête. Albus Dumbledore et lui ne s'était rencontré qu'une fois, brièvement. Ils avaient cependant communiqués par échanges écrits fréquents et il s'agissait d'un honneur pour Nathaniel d'approcher une nouvelle fois cet homme de plus près.

Nathaniel attendit la fin du discours de Compton afin de se lever à son tour, sous l'oeil curieux de la populace.
A présent qu'il s'était servi un petit rafraichissement et qu'il avait pu reposer un peu sa hanche, il semblait être plus rayonnant que lors de son arrivée aux festivités.
Il s'agissait de son premier discours public. Du premier réel contact que le monde sorcier aurait avec lui. C'était pourquoi il avait préparé ce moment avec soin, de façon méticuleuse.

Il s'avança jusqu'à la barrière qui le protégeait du vide et lança un sort d'Amplification à sa propre voix, ce qui lui permetterait d'être entendu jusqu'à Pré-au-Lard.
Puis il sourit, prenant son temps alors que son seul oeil apparent traçait un chemin invisible et circulaire tout autour du stade.

Bonjours à tous, citoyens et citoyennes du monde magique.

Le silence se fit envoûtant.
La voix du Ministre était profonde, posée. D'une douceur et d'une mélodie indéniables.

Je tiens à exprimer ma joie face à la présence d'une si grande partie de la population magique à ces festivités.

Il marqua une nouvelle pause alors que son sourire s'étendait sur son visage. Malgré son étrangeté, malgré son handicap et son visage à demi recouvert par ses cheveux, il paraissait rayonnant.

Ce genre de rassemblements s'est malheureusement fait trop rare au cours des dernières décennies... J'ai l'espoir, en une journée comme celle-ci, de les voirs se multiplier, et j'y veillerai.

Le ton était parfait. Il marquait les pauses là où il le fallait, accentuant les mots et les intentions les plus importantes. Oh oui, il n'y avait aucun doute : Nathaniel Barker était un orateur hors pair.

Aujourd’hui, vous est offerte la possibilité d’apprendre et de découvrir la Magie venues de différents horizons, parfois nouveaux.
Ceci est une chose qui me tient particulièrement à cœur, car nous vivons depuis trop longtemps, tous autant que nous sommes, dans un cercle trop restreint.

Il parlait avec énergie mais marquait parfois des pauses assez courtes pour que personne ne s'endorme et assez longues pour que chaque parole pénètre les esprits.
Reprend avec une grandiloquence mesurée :

Le Monde Magique recèle de trésors et de mystères qui ne demandent qu’à être dévoilés.
Les 'Anciens' avaient pour habitude de partager ces savoirs et de les faire voyager, pour qu’ils puissent toucher chacun d’entre nous.
Cela s'est perdu au fil des conflits, des guerres, des désirs de conquête, de puissance et de cupidité ; faisant oublier l’ouverture d’esprit qui existait lors de la Première Génération. Les savoirs se sont distillés, ont été oubliés, cachés, pour n’être plus que les bribes d’un passé dit ‘révolu’.

Nouvelle pause à l'effet peut-être un peu trop dramatique.
Nathaniel n'en reprit qu'avec plus de ténacité.

Je pense qu’il est temps, aujourd’hui, de changer les choses et de redorer le blason de la sorcellerie !

Le rythme s'accéléra.

Vous avez appris à craindre certains pouvoirs ou même à nier leur existence. Vous avez appris la peur et avez sombré dans l'ignorance, comme si ces pouvoirs ne représentaient que le Mal et l’interdit. Mais qu’en est-il de la réalité ?

Il attendit quelques instants, parfaitement conscient des réactions qu'il allait susciter et des murmures qui s'élevaient de la foule.

Oui, je sais, dit-il d'une voix douce. Ce discours peut vous paraître choquant. Et pourtant... Il sourit.
Pourtant, il est tant de choses que nous croyons connaître et qui nous trompent. C'est justement pour cela que je souhaite organiser d'autres événements tels que celui-ci.

Le moment de prendre le virage était arrivé.

C'est pour cette raison également que je souhaite élargir les horizons du savoir sorcier. Au terme d'une réflexion profonde et étudiée, le Ministère et l'école magique de Poudlard ont ensemble pris deux décisions capitales. Comme vous le savez peut-être déjà, pour ceux qui lisent les journaux, il a été décidé que désormais, tout sorcier Anglais serait scolarisé à Poudlard, sans aucune exception si ce n'est d'ordre médical.
Et pour la première fois depuis qu'elle existe, Poudlard se verra ouverte aux élèves de 17 à 25 ans.

Il ne laissa qu'un temps très bref aux gens pour se faire à cette idée.

Ainsi, ils auront droit à une structure afin de complèter leur parcours. D'apprendre plus, de se spécialiser et d'entrer dans le monde du travail grâce à toutes les entreprises qui entreront en partenariat avec l'école et le Ministère.
Il est temps d'offrir un monde meilleur à ceux qui participent à le construire.

Il marqua ses mots comme si là était tout le but de son propos, avec une certaine grandiloquence qui lui était pourtant parfaitement naturelle.

Il est temps de faire évoluer les choses. De rendre sa fierté au monde magique.
Car nous devons être fiers de ce que nous sommes, des accomplissements de notre monde. Mais plus que tout, nous ne devons pas oublier ceux qui nous entourent, ce qu'ils nous apportent, et ce que nous pouvons leur apporter.

Sur ce dernier point, il resta mystérieux.

Nous devons nous débarasser des osbtacles qui entravent notre chemain et avancer, forts de ce que nous a apporté le passé et de ce que nous construisons pour le futur.

Il sourit de nouveau.

C'est ce que je m'appliquerai à faire, pour vous, et pour moi. Car il n'est pas utopique de penser qu'en s'unissant, en communiquant et en s'accordant, nous arriverons à former un peuple soudé et puissant.

Sa voix raisonna tel l'écho d'une promesse solide.

Les temps que nous vivons ne sont pas aisés, mais il ne tient qu'à nous de prendre les bonnes décisions, de faire les bons choix. Vous avez sans doute peur pour votre avenir, peur pour vos familles.

Il posa un regard sérieux sur l'assemblée et déclara, grave :

Moi aussi, il m'arrive de succomber à cette peur.
Pourtant, lorsque je nous vois rassemblés ici et que j'imagine tout ce qu'il nous est possible d'accomplir au terme de discussions et d'efforts, j'ai confiance.
Je sais que nous seront capables de vaincre les menaces qui pèsent.

L'allusion à Voldemort était claire, bien que sous-entendue.

Et que nous les vaincrons la tête haute. Que représente 50 hommes face à une population entière ? Réflechissez-y. Il ne tient qu'à nous, à nous tous, de construire.
Il ne tient qu'à vous de montrer qui vous êtes et ce en quoi vous croyez, pour le bien de notre communauté si précieuse.

C'est avec grand calme qu'il conclut.

Merci de votre attention.

Sans oublier un petit trait d'humour.

Pour plus d'informations, je vous conseille de lire intitulé Un ministre, mais quel ministre ?
Bonne journée à tous.

Voilà. C'en était fini. Nathaniel avait fait son show et pouvait à présent se retirer pour laisser place au spectacle.