Le petit mouton noir [PV Ephraïn]

par **Nicéphore Trains** Mar 7 Juil - 23:57

Dans l'obscurité d'un long couloir, loin de la fête et des faux semblants... une homme et une femme bataillaient pour savoir qui trainerait l'autre à sa suite. Le combat faisait rage, l'une usant de ses formes généreuses pour faire pencher la balance de son côté, tandis que l'autre se sortait d'une mauvaise passe sans aucune difficulté, se contentant de soulever son adversaire dans ses bras quand il lui prenait l'envie de faire valoir sa propre loi.
Dans un râle, l'homme finit par capituler. La femme marqua un point, et en profita pour ouvrir le pantalon d'un geste expert.
Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas, les deux partis étaient plus que consentants. A dire vrai, aucune autre issue n'était possible entre ces deux-là; ils avaient passé la soirée à s'ignorer, puis à se chiquer le nez, pour mieux pactiser et venir se jouer du snobisme ambiant de leur audace débridée.
Et de l'audace, ils en avaient à revendre, ainsi que de l'attirance l'un pour l'autre. Peut-être que la femme était là au nom d'un accord marchand, mais il n'en restait pas moins que ces deux-là se connaissaient intimement. Adverbe suffisamment difficile à employer en ce qui les concerne pour être noté. Et suffisamment abjecte à leurs yeux pour qu'il se refuse à l'admettre ouvertement. Au moins devaient-ils s'entendre sur ce point...
D'un baiser, Nicéphore étouffa le rire de la demoiselle, avant de s'écarter du mur et de tituber vers les toilettes, ne reprenant que difficilement son équilibre. Il avait peut-être un peu trop abusé du champagne au cours de la soirée, se dit-il tout en effleurant le voile de la jupe de sa partenaire.
Il lui faudrait faire attention... Il avait tendance à être trop sur de lui dans ce genre de situation.
Mais bien vite, cette pensée fut balayée par une autre, plus plaisante.
Sa main avait trouvé son chemin en dessous de la robe.
Espérant qu'il s'agissait des toilettes, il plaqua alors la jeune femme contre une porte, faisant ce qu'il avait à faire pour abaisser les barrières de la demoiselle.

(Vala ^^ Hm... Beaucoup de possibilités je dois dire. J'ai laissé des zones de flou exprès, à toi d'en faire ce qu'il te plait!)

par **Ephrain Hulrich** Mer 8 Juil - 23:36

S’échapper loin des tumultes de la soirée, des jacassements en tout genre, de la galanterie déplorable des hommes et des bonnes paroles creuses et dérisoires des politiciens, la jeune allemande y était parvenue l’histoire de quelques longues minutes passées sur la terrasse. Toutefois, il avait bien fallu rentrer, afin qu’on ne remarque pas davantage son absence incorrecte. Un discours d’occasion, quelques blablas sans intérêt, un toast et le drame se produisit. Une espèce de potiche britannique renversa sa coupe, emplie d’un champagne français, sur la jeune héritière. Probablement l’horreur de trop pour Ephraïn. Après une insulte bien placée en allemand, et parfaitement discrète, un regard glacial en direction de son frère qui arborait son sourire moqueur, le rejet immédiat de l’aide proposée par le gentleman se trouvant à sa droite, la jeune femme quitta la salle de cérémonie. Avec discrétion certes, mais non sans se faire remarquer, cependant il fallait dire que la jolie blonde s’en moquait éperdument.

Une fois dans l’un des nombreux couloirs sombres qui sillonnaient la demeure, la jeune allemande entreprit de trouver les toilettes afin de nettoyer quelque peu sa couteuse robe de soirée ! Baguette au vestiaire avec sa cape…elle regretta aussitôt d’être partie en quête de toilettes plutôt que de sa cape de voyage ! Quoi que…en y réfléchissant bien, ainsi elle perdait du temps. Et, il fallait avouer que la jeune femme n’était absolument pas pressée de retourner dans la salle de réception. Après une bonne vingtaine de minutes à rechercher les lieux tant désirés…Ephrain finit par pousser la bonne porte. Porte de bois que la jeune femme ouvrit doucement d’une main, son autre main tentant de mesurer l’ampleur des dégâts sur sa robe émeraude. Sans prendre garde à ce qui se passait à l’intérieur, ou bien qui pouvait déjà se trouver dans les toilettes de marbre, la jolie blonde s’avança dans la pièce d’une démarche toujours aussi assurée et gracieuse. Ce ne fut que cinq minutes plus tard qu’un couple pénétra dans les toilettes…plus ou moins pressé !

Agacée tout d’abord de voir qu’elle ne pouvait se trouver seule plus de cinq minutes, elle comprit la seconde suivante la scène qui se déroulait dans les toilettes du Manoir. Sa seule réaction fut un haussement de sourcils expectatif. Pas choquée le moins du monde, pas révoltée ni gênée, à croire qu’elle avait déjà assisté à ce genre de parade plus d’une fois dans sa vie. Les mondanités n’étaient pas les festivités les plus saines que le monde puisse porter…cela était pour le moins bien connu. Néanmoins, la situation se trouvait assez compromettante, si une autre personne était à son tour entrée ici…la situation aurait pu devenir gênante. Qui plus est, les deux jeunes gens qui venaient de trouver bien mieux à faire que d’écouter une conférence sur la médicomagie, ne semblaient pas même avoir remarqué la présence de la jeune allemande, ou tout au moins peut être s’en moquaient ils complètement. Toutefois…Ephrain leur aurait été reconnaissante de bien vouloir entrer dans une cabine de toilette ou bien rejoindre une chambre, histoire qu’ils lui fassent grâce de ce spectacle .
Les quittant alors du regard, la jeune femme lâcha quelques mots leur signalant par là qu’ils n’étaient pas seuls :

Et bien quoi ? Il fallait bien qu’elle passe de l’eau sur sa robe déjà trempée au niveau de la poitrine et du ventre ! et puis en recherchant les toilettes elle avait trouvé une chambre un peu avant dans le couloir et dans sa grande "bonté" le leur indiquait…alors s’ils avaient la gentillesse de changer de pièce… puis surtout elle était là avant eux par Merlin.

par **Nicéphore Trains** Sam 11 Juil - 19:00

N'ayant pas envie de se faire surprendre en plein couloir, et sa partenaire ayant de toute façon exprimée son "intérêt" pour une expérience dans les toilettes, le jeune homme avait fini par pousser la porte, non sans difficulté (dur de faire deux choses en même temps pour un homme...).
A chaque fois qu'il arrivait, avec une partenaire, dans la pièce où il espérait bien conclure, il avait pour habitude de garder cette dernière l'esprit et les sens aussi occupés que possible, sachant qu'il était facile, pour une femme, de se voir distraite et de perdre le fil.
Combien de fois s'était-il trouvé coupé dans son élan à cause d'un "je vais me rafraichir, attend moi là"? Les plus jolies, avec cette coquetterie qu'il trouvait à la limite du supportable, pouvait le faire attendre longtemps la suite des réjouissances; et ce soir, il n'avait surtout pas envie de ça.
Faisant tout pour que ça n'arrive pas cette fois-ci, Nicéphore était parti à l'assaut des zones sensibles de la demoiselle, embrassant sa gorge avec appétit tout en essayant de repérer la prochaine étape.
Il n'était jamais venu dans cette maison, pas même pour son ancien "travail", aussi ne pouvait-il pas prétendre à la moindre connaissance des lieux.
Surpris, le jeune homme se raidit en repérant une personne. Puis, ne la reconnaissant pas et évaluant son âge, il décida que ça ne changeait pas grand chose. Se faisant plus tendre, il releva avec délicatesse le visage de Daphnée de ses deux mains; elle semblait n'attendre qu'une seule chose: qu'il la fasse sienne. Et c'est ce qu'il aurait fait sans attendre si l'autre n'avait pas parlé.
Alors que Daphnée exhalait un sursaut de stupeur, jetant comme un froid sur l'excitation ambiante pourtant portée à son comble, Nicéphore crispa la mâchoire, immobile.

- "Tu m'avais assuré que nous serions seuls!" Lui reprocha sa compagne avec emportement. Puis, dans un souffle: "tu aurais pu faire plus attention... Vérifier en entrant, au moins!"

Hâtivement, la demoiselle tenta de faire bonne figure, replaçant ses habits ainsi qu'il sied à une dame de bonne composition. Toujours tourné de trois-quart par rapport à L'intruse, Nicéphore esquissa un sourire tenant plus de la grimace de dépit. Quand ce n'était pas à cause de la coquetterie, la pudeur et les convenances venaient fourrer leur grain de sel là où elles n'avaient pas lieu d'être. C'en était presque fatigant... La fatigue le rendant souvent totalement dénué de tact, et la frustration pointant son nez:

"Ne t'inquiète donc pas... Après tout, que pourrait-elle bien dire ou penser de répréhensible? Que tu es une pute?!"

Là n'était nullement son intention au premier abord, il trouvait juste la chose drôle sans penser que ça pourrait se révéler parfaitement vexant. D'ailleurs, dans d'autres circonstances, la demoiselle aurait peut-être même vaguement rit. Mais le petit rire débile dont il saupoudra la remarque finit de mettre le feu aux poudres.
La jeune femme devint rouge et lui mis un soufflet résonnant.
A son tour un peu surpris par la réaction, Nicéphore resta figé sur place, jusqu'à ce que son sourire refasse son apparition.

par **Ephrain Hulrich** Dim 12 Juil - 20:29

Il avait, bien évidemment, été hors de la volonté d’Ephrain que d’interrompre l’entrevue des deux jeunes personnes qui venaient de pénétrer dans les toilettes en espérant trouver là un peu de tranquillité, et d’intimité. Toutefois…il semblait logique et presque correct, d’annoncer sa présence…car si elle ne l’avait pas fait et qu’ils avaient continué…par Merlin l’humeur de la jolie blonde ne se serait pas vraiment arrangée. Mais par sa correction, la jeune femme avait ouvertement dérangé les deux jeunes gens…et il fallait dire que la jeune femme, plutôt jolie, n’appréciait guère la situation dans laquelle elle se trouvait désormais. Situation pour le moins compromettante et agaçante. Comment aurait réagi Ephrain si elle s’était trouvée à sa place ? Et bien elle était déjà tombée dans une telle situation…l’alcool avait peut être aidé, ou pas, mais elle l’avait plutôt bien pris et se rappelait en avoir pas mal rigolé par la suite, mais certes il est toujours plus facile de se faire surprendre par un ami.

Néanmoins…face à la réplique du jeune homme, qui lui n’avait pas pris l’air embarrassé et outré de sa compagne, Ephraïn esquissa un sourire. Miracle, première fois de la soirée où la jolie poupée de cire se déridait. Et dérider Ephrain… ce n’était pas chose facile. Mais son sourire en coin s’élargit légèrement lorsque le jeune homme se prit une gifle mémorable. Gifle légèrement méritée, après tout quel gentleman traité une jeune femme de « pute » ou bien le laissait entendre ainsi ? Aucun bien sur. Ceci en révélait assez sur l’origine sociale du jeune homme. Un tel langage ne pouvait révéler qu’un certain manque d’éducation et de raffinement ou bien, au meilleur des cas, un surplus d’alcool, mais la soirée n’ayant pas débuté depuis si longtemps Ephrain ne rejetait pas la faute sur l’alcool. Enfin, quoi qu’il put en être et malgré le jugement hâtif de la jolie blonde, il n’en demeurait pas moins que la scène qui se déroulait devant les prunelles azure de l’héritière avait tout de la caricature grossière. La femme bafouée et vexée giflant l’amant goguenard. De quoi sourire oui. Toutefois malgré les circonstances peu reluisantes pour l’homme, celui-ci conservait son sourire presque fier.

Ephrain quant à elle n’avait pas bougé, elle se trouvait toujours appuyé contre le lavabo, observant la scène avec son petit air amusé s’attendant à ce que d’une minute à l’autre la jeune femme prise en faute tourne les talons à moitié furieuse à moitié honteuse. Mais étant la déclencheuse involontaire de cette dispute, la jeune allemande poursuivit posément pour rétorquer à l’homme sans froideur aucune et se retenant de lui faire remarquer que "elle" avait un prénom.

Il était là bien la première fois qu’Ephrain prononçait le mot « pute » en anglais ! C’était bien une soirée pleine de miracles ! Qui plus est la jolie blonde semblait assez détendue pas vraiment gênée malgré qu’après avoir jeté un dernier petit coup d’œil au couple en crise, elle s’en retourna au nettoyage de sa robe en ajoutant simplement quelques mots à leur attention.

Fort heureusement qu’elle n’aimait pas les racontars, enfin fort heureusement pour eux car elle connaissait plus d’une jeune femme qui aurait couru l’assemblée pour raconter l’épisode qui venait de se dérouler dans les toilettes de Lady Fairfax. Mais Ephrain préférait la discrétion lorsqu’elle se trouvait en territoire britannique…histoire de se fondre dans la masse de ces anglais toujours trop calmes, en apparence.

par **Nicéphore Trains** Lun 20 Juil - 22:22

(Pour précision, c’est vrai que j’avais plus ou moins prévu que l’incident se produise suffisamment tard dans la soirée pour que le monsieur soit un peu éméché – juste ce qu’il fait – et pour qu’il puisse s’éclipser sans regrets).

- T’es vraiment un sale con… Un peu de délicatesse, ça te tuerait ?!

- Jamais, quand il faut.

Pas suffisamment vexée pour partir comme ça, et connaissant juste assez Nicéphore pour savoir ce qu’il en était, la demoiselle, passablement exaspérée, alla tout de même au lavabo près de celui d’Ephraïn, et se mit au devoir de se rafraichir, agissant avec autant de dignité que possible.
On aurait pu considérer qu’elle avait réussi, s’il ne s’était trouvé une jeune femme bien plus distinguée qu’elle dans son entourage. Daphnée n’était pas idiote, loin de là, et encore moins frivole ; mais elle accordait bien trop d’importance aux apparences. Comme la plus part des personnes présentes lors de cette soirée, me direz-vous, mais elle était l’une des rares à devoir cacher son peu de culture et d’éducation derrière un décolleté plongeant. Aussi, bien que remise du précédent affront, accueilli-t-elle la remarque de cette bourge coincée avec autant de calme et de présence d’esprit que s’il s’agissait d’un soufflet.

- Je suis là, je vous signale.

Atterrée, elle se tourna un instant vers Nicéphore, ce dernier ne faisant pas un geste pour défendre sa vertu. Au contraire, il portait un peu trop d’attention à ce que disait Ephraïn pour que Daphnée se sente soutenue.

- J’en reviens pas… Chaque fois, tu m’embarques dans tes frasques immorales, et chaque fois c’est moi qui passe pour la pute de service. Macho de merde ou snobe consanguine, même combat, c’est ça ?!

Encore une fois, Nicéphore se contenta de hausser les épaules, un petit sourire égal sur les lèvres et son regard allant de Daphnée à la jeune noble. Que pouvait-il dire ? Rien d’autre que la vérité, pour l’heure, et ça ne plairait pas à la demoiselle. Aussi se contentait-il de se taire; de toute façon, mieux valait qu'il garde ses pensées pour lui, pour l'instant du moins.

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